De santé fragile, il passera la plupart de son temps à apprendre, véritablement fasciné par le raisonnement mathématique.
Le baccalauréat en poche, il poursuit son apprentissage à Paris, voyageant ensuite à travers toute l’Europe pour se nourrir de la marche du monde. Il s’engage dans l’armée du Duc de Bavière, avant de renoncer aux honneurs militaires. Il se dira poussé par une violente intuition, parsemée de révélations, vers sa vocation philosophe. À partir de 1622 les traités mathématiques fuseront, il ne cessera jamais ses réflexions, consignant tout dans des ouvrages qui édifieront la fameuse « méthode ». Il s’installe aux Pays-Bas dans une solitude propice à son développement personnel, consacrant l’intégralité de son temps à l’étude et à la réflexion. Il fréquente tout de même l’intelligentsia scientifique, alimentant ainsi son insatiable besoin de recherche.
La nature comme les êtres vivants le passionne, détenant les clés de ces choses imperceptibles qu’il n’a de cesse de saisir et coucher à grand renfort d’explications sur le papier. En cette époque trouble qui voit la condamnation officielle de Galilée, il reste prudent sur sa vision du monde. Recevant en secret l’ouvrage blasphématoire de ce dernier, il donnera une nouvelle orientation à son œuvre magistrale « le discours de la méthode ». Il prône l’importance d’une science universelle, alors que l’ambiance est plutôt au conflit, opposant les thèses héliocentriques et géocentriques. La toute-puissance chrétienne est ébranlée, laissant émerger toutes sortes de dérives. L’atmosphère générale sert à Descartes qui entend bien imposer sa vision des choses. Il édicte ses règles pour la « direction de l’esprit » comme il les appelle lui-même, utilisant toutes les ressources de l’intelligence et de la connaissance. Il y intègre les preuves de l’existence de Dieu et affirme que seuls les pensants possèdent une âme, ce qui stigmatise l’espèce animale.
Son travail finit par affranchir l’esprit humain du joug des instances scolastiques et religieuses. Promu savant de fait par la communauté scientifique, il contribue à une véritable révolution mathématique. Il réunit en effet dans ses travaux le domaine géométrique et le domaine numérique. Il introduit le calcul sur les figures géométriques, ce qui sous-entend que le nombre peut être autre chose qu’un entier. Il détermine ainsi le système de coordonnées qui sera dit « cartésien » qui servira ultérieurement de support aux travaux de Newton, qui dépasseront largement son raisonnement. Il se situe donc à la source des grandes révélations et théories qui furent établies par la suite. Il rédigea un précis intitulé « la Géométrie “et un autre ‘la Dioptrique’. Il décède le 11 février 1650 à Stockholm, dans des circonstances assez troubles, sans doute empoisonnées, en gobant une hostie gorgée d’arsenic. Il n’en reste pas moins qu’il part en ayant réussi la mission de sa vie, faire avancer la pensée philosophique et scientifique dans son ensemble.