Orphelin de mère, il reçoit une excellente éducation. Il est motivé et sollicité par son père, passionné lui-même de sciences, et qui a mis peu de temps à déceler son intelligence peu commune.
Tout ce que la région connait de savants s’arrête ici pour débattre de mathématiques et de physiques, ce qui alimente à merveille l’insatiable curiosité du petit Blaise. À leurs côtés il prend cet esprit propice à la réflexion alors que d’autres préfèrent jouer dans la cour de récréation avec leurs camarades. Fasciné par la discipline mathématique, son père lui impose des coupures conséquentes dans ses recherches d’adolescent, pour l’obliger à se tourner vers d’autres matières, tout autant importantes pour appréhender le monde. À 16 ans à peine, il se plonge dans la géométrie et publie son premier ouvrage, ‘le traité des coniques’. Pour le construire, il s’appuie sur le travail de Desargues, qui fréquente l’entourage familial.
Il y énonce déjà le fameux théorème qui portera son nom et qui prouve que les points d’intersection des couples de côtés d’un hexagone inscrits dans une conique sont alignés. Féru d’inventions, il crée en 1641 la Pascaline, véritable machine à calculer qui permet d’additionner et de soustraire. Il améliorera son prototype au fil des ans, en fabriquant quelques exemplaires qu’il sera fier de distribuer à ses pairs. Il multiplie les innovations techniques à force de calcul. Une presse hydraulique voit le jour de même que le système de marquage des lignes de carrosse qui facilitera grandement la circulation parisienne. Tout coule de source chez lui de manière évidente, sa mission semble être de dénicher par tous les moyens possibles et inimaginables de quoi améliorer le quotidien de ses contemporains. Il s’y attèle sans relâche tout en continuant à se concentrer sur la passion de sa vie : les mathématiques. Il intensifie ses recherches sur le calcul du nombre infinitésimal et les probabilités.
Mais il se consacre aussi à son autre passion la théologie, fervent défenseur de la foi chrétienne. Vivant comme un ascète, il met un point d’honneur à décortiquer et coucher sur du papier sa démarche spirituelle, ses pensées, en présentant l’initiation et le déroulement à la manière d’un raisonnement mathématique. Il s’attache à décrypter les fonctionnements et le fondement de l’attachement de l’homme au divin, et ses ‘Pensées’ deviendront bien plus tard une des œuvres majeures de la littérature française. Il y démontre que les mathématiques ouvrent l’esprit et que la philosophie est elle-même emplie de paradoxes et de théories, opposant infini et néant, mort et vie, foi et raison, et un grand nombre de réflexions antagonistes. Extrêmement croyant et respectueux des instances religieuses, accumulant les expériences mystiques, il vit les dernières années de sa vie au monastère du Mont-Royal, proche de Paris. Il meurt très jeune à 39 ans, rongé par la maladie. Il est une source d’inspiration infinie pour la communauté scientifique et religieuse.